Confession/thérapie.


Confession/thérapie.

Le rythme des temps, le manque de prêtres, l’augmentation du stress de la vie moderne place nombre de nos contemporains dans une carence d’écoute qui les poussent de plus en plus à consulter le monde "psy", plus pour être entendu que pour résoudre des problèmes concrets.

La souffrance a besoin d’être dite pour trouver son sens.

La confusion est fréquente entre psychothérapie et confession. Il n’est pourtant pas question de la même relation. Les seuls points en commun les réunissant étant l’expression et l’écoute.

Le thérapeute même bardé de connaissances et d’expérience "ne sait rien face à l’analysant", il n’est pas là pour lui donner, à proprement parler, des conseils ni pour porter un quelconque jugement qui pourrait se conclure par une "pénitence". Le thérapeute ne représente personne d’autre que lui-même dans le rôle que l’analysant et lui-même ont convenu implicitement. Bien que la thérapie soulage dans le long terme son but n’est pas le pardon ni l’absolution même si c’est finalement là que tout aboutit. La personne qui entreprend une démarche thérapeutique entre dans une quête de la vérité pour comprendre ses fonctionnements inconscients, quitter des procédures répétitives dans lesquelles elle est enfermée et qui aboutissent à des impasses. C’est une démarche courageuse qui au départ peut sembler une aventure à l’issue incertaine. En réalité ni le thérapeute ; ni son client ne savent ce qu’ils vont trouver au bout du chemin. Ce sera la vérité, mais une vérité impalpable qui appartiendra à l’analysant et à lui seul.

La démarche confessionnelle est tout autre : c’est un pécheur qui vient implorer le pardon de son Dieu pour Le retrouver avec l’intimité qui découle de la réconciliation. C’est la figure du Christ que le pénitent projette sur la personne du prêtre. Ce dernier dans son écoute se réfère à un corpus précis que sont les Évangiles et les préceptes de l’Église. Rien de tout cela dans une relation thérapeutique où le thérapeute est là comme tiers témoin pour assurer que le fil est maintenu sans risquer de se perdre dans un discours défensif.

La personne qui entre en thérapie sans avoir compris cette différence signifiante sera d’abord surprise puis déçue. Si elle ne comprend pas à temps, il est probable qu’elle arrêtera la démarche alors même que c’est probablement indispensable à sa croissance. "Mon psy ne me dit rien ! Il ne veut pas me dire ce que je dois faire ! Il me renvoie à moi-même avec toujours la même petite phrase : a quoi cela vous fait-il penser ?" ou "Que voulez-vous dire quand vous dites cela ?"

La thérapie cherche le sens derrière les choses pour connaître les pulsions, la confession les connaît déjà et cherche le moyen de les contenir.

Laissons à César ce qui lui revient.

François PAUL-CAVALLIER