Eliane Soa


Eliane Soa Les corps d’hommes sont pour Éliane Soa une quête de nourriture. Mais quoi de plus normal pour une femme que cette appétence pour le différent d’elle-même ? Une recherche de complémentarité ou de complétude parfois impossible à satisfaire. C’est un champ de bataille où elle rencontre alliés et ennemis, un corps à corps qui a ses engagements et trahisons. Là où nous les hommes nous nous perdons dans les corps de femmes comme dans des paysages accueillants jusqu’à l’enlisement, elle, les prépare avec gourmandise. La nourriture élémentaire devient gastronomie, les saveurs recherchées mêlées aux textures et aux couleurs épicées. Si l’on enseigne le mieux ce que l’on a le plus besoin d’apprendre, peut-être aussi que l’on peint le mieux ce que l’on désire ardemment sans jamais atteindre la satiété. Chaque image comme un ex-voto oscille dans la prière entre action de grâce et supplique, pour une quête insatisfaite que la divinité ne saurait ignorer plus longtemps.

Pour Eliane © François PAUL-CAVALLIER 1999