Goswami


Goswami

Un Indien du Bengale à Paris c’est un cadeau pour tous, le tissage et le métissage est un enrichissement mutuel, peut être ainsi, un jour, la beauté sauvera le monde… Debesh Goswami joue avec le temps comme un enfant pris dans l’éphémère installe l’Eternité pour de vrai. La force de la sensibilité du fragile laisse une trace ineffaçable où se mêle le trouble avec la certitude que la seule vérité qui nous reste est : que tout est illusion. La démesure de l’insaisissable habite une œuvre comme "Le fleuve du sang", avec une ferme douceur Debesh formalise les désirs antagonistes de la Vie comme jadis Sigmund nous parlait de pulsions de vie et pulsions de mort cohabitant dans un même espace temps. L’Eternité c’est aussi du temps qui passe, ce qui est troublant en regardant vers l’arrière, c’est d’admettre que cela n’a jamais commencé, par contre en portant le regard droit devant c’est plutôt rassurant d’envisager que cela n’aura pas de fin… Les arbres sont des hommes et je peux volontiers le croire, les Séphirotes nous l’avaient, eux aussi montré en les laissant voler dans le firmament. Oui, la beauté peut encore sauver le monde si nous rentrons dans la vision de Debesh Goswami, où la Vierge porte en son sein un Jésus presque préadolescent ! Rien de surprenant, elle n’a pas conçu comme toutes les femmes. Les traces de l’absence nous poursuivent dedans dehors, même les trous qu’il forme comme des orifices réceptacles, où la graine pourrait nidifier semblent impossibles à combler. Le vide ouvert sur un néant infini habite ces contenants béants qui ne contiennent que de l’espace inhabité. Alors en festin, les empreintes de corps enveloppés de terre crue comme des pâtés en croûte, les épargnes de traces des corps saupoudrées de pigment posent notre finitude au bord du Gange pour franchir un passage où les affaissements iliaques ou vaginaux nous seront fatals ou vitaux éternellement. Pour Debesh le 3/12/02 François PAUL-CAVALLIER