Jihel
Toutes les médiales ont deux faces et le monde se montre souvent sous cette image de l’un ou l’autre : plein vide, dedans dehors, devant derrière, dessus dessous, lumière ombre etc. Ce tout ou rien ne donne aucun choix, il est l’opposition de contraires qui se rejoignent parfois tant ils sont liés comme les poissons du zodiaque nageant dans des directions opposées. Ce qui est important dans la dualité c’est la ligne de rencontre et de partage. « La mer est au rivage ce que le rivage est à la mer » il existe toujours une frontière fluctuante et mobile, lieu de rencontre et de sens qui est le lieu du choix. Le choix est toujours une création tant il est singulier c’est le geste de l’artiste qui pose la ligne signifiant la rencontre entre le dedans et le dehors ; pour l’humain c’est la peau qui marque la frontière entre mon être intime et ma représentation sociale partagée. Les vases sont fait d’argile, c’est le vide qu’ils contiennent qui en fait la beauté. Souvent le caché sous-tend et définit le visible. Jihel sculpteur n’échappe pas à cette tentation de fixer le réel en tranchant la dualité. Poser un choix n’est pas seulement un signe de courage, c’est le signe d’un engagement dans le mouvement de la vie sans lequel tout s’éteint. François PAUL-CAVALLIER 28/01/06
