Jean-Pierre Ducamin


Jean-Pierre Ducamin

La photo prétexte à la rencontre et à la reconstruction. Le Petit Poucet commence par un retour sur les petits cailloux qu’il n’a pas lui-même semés. Le regard sur le monde en dit plus sur le regardeur que sur ce qu’il regarde. Jean-Pierre Ducamin saisi les images des autres pour qu’on le reconnaisse ; peut être pour tisser ce lien qui évitera l’ultime délaissement sur le bord de la route de la rencontre. Dans la photo, on laisse croire que l’on prend dehors ce qui est en fait dedans, non pas l’espace sombre du boîtier furtivement éclairé lors du déclic, mais tapis au cœur du photographe. La lumière nécessaire pour insoler la surface sensible est aussi ce qui la brûle. Jean-Pierre craint cette exposition trop brutale qui mettrait au grand jour cette intimité qui ne doit pas se dévoiler au risque d’être perdu à jamais. Prendre une « image » renvoie à son anagramme « magie » où sommes nous du réel présent ou de la fuite éperdue, de la précipitation violente dans le vide ou de l’ancrage serein dans le sol de nos origines ? Nous devons croire au Printemps, aimer et être aimé, sont toujours possible quand le cadre de protection laisse fleurir la confiance, alors l’amour authentique se dévoile comme une mise à nu, que cette nudité ne puisse durer toujours ne disqualifie pas la beauté intemporelle offerte. 24 Mars 2005

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